Les capitaux propres sont-ils une source fiable pour la création d’entreprise ?
Démarrer sa propre entreprise est une idée séduisante, n’est-ce pas ? Mais ce rêve requiert des fondations solides et cela commence par une bonne compréhension des finances et, plus précisément, par les capitaux propres.
Nous allons explorer ensemble ce concept, débroussailler ce sujet parfois complexe pour vous permettre de mieux appréhender votre future aventure entrepreneuriale. Nous passerons en revue les avantages des capitaux propres, sans oublier de vous signaler les éventuels inconvénients. Et parce que chaque situation est unique, nous explorerons également les alternatives disponibles. Prêt à embarquer pour un voyage au coeur de la création d’entreprise ?
Une fois que vous avez décidé de créer votre propre entreprise, l’un des enjeux principaux est de trouver comment la financer. Les sources de financement pour une création d’entreprise sont diverses et variées, il faut savoir choisir celle ou celles qui conviendront à votre projet et votre situation.
Définition des capitaux propres
Le terme capitaux propres est couramment utilisé dans l’analyse financière et le reporting financier des entreprises. Ces derniers constituent une part majeure du patrimoine net de l’entreprise. Ils représentent le montant des fonds qui appartiennent véritablement à l’entreprise, une fois toutes ses dettes soldées. Ils sont composés des fonds propres de l’entreprise, qui incluent le capital social, les réserves et le bénéfice non distribué sous forme de dividendes.
Dans une perspective plus large, les capitaux propres se divisent en deux parties : les réserves (légales, statutaires, facultatives) et les bénéfices non distribués, aussi appelés dividendes non distribués. Ces derniers représentent la part des bénéfices de l’entreprise qui n’a pas été versée aux actionnaires. Le capital social, de son côté, est constitué des apports effectués par les associés lors de la création de l’entreprise ou lors d’augmentations de capital ultérieures.
Il est essentiel de souligner que les capitaux propres peuvent varier significativement en fonction de la rentabilité de l’entreprise, de sa politique de distribution des dividendes ou encore de la réalisation d’opérations sur le capital comme les augmentations ou les réductions de capital.
Voici deux exemples pour illustrer cette notion :
- Un exemple typique est celui d’une entreprise sous-capitalisée, disposant de peu de liquidités. Un emprunt auprès du CAC 40 ou de la Société Générale permettrait à cette entreprise d’augmenter ses capitaux propres, d’améliorer sa solvabilité et d’accélérer son investissement en fonds de roulement, sans réduire sa rentabilité.
- Une autre illustration concerne une entreprise ayant réalisé des investissements massifs dans l’actif immobilisé, sans rentabilité immédiate. Les bénéfices non distribués permettront alors de renforcer les capitaux propres et de préserver la solvabilité de l’entreprise.
La compréhension de la constitution des capitaux propres d’une entreprise constitue une étape cruciale dans l’analyse financière de celle-ci. Que ce soit pour évaluer sa capacité à autofinancer ses investissements, apprécier sa solvabilité ou encore évaluer la rémunération des actionnaires, cette notion est essentielle.
Les avantages des capitaux propres pour la création d’entreprise
Les capitaux propres constituent une solution privilégiée par de nombreuses entreprises se trouvant en phase de création. En effet, cet apport personnel permet non seulement de concrétiser le projet entrepreneurial, mais aussi d’affirmer la confiance et l’implication des entrepreneurs.
Un des principaux atouts des capitaux propres réside dans l’autonomie stratégique qu’ils octroient. Lorsque le financement de la création d’entreprise est assuré par le biais des fonds des entrepreneurs, ceux-ci conservent une totale liberté de décision. Ils ne sont dès lors pas soumis à la pression d’investisseurs externes susceptibles de chercher à orienter la politique de l’entreprise.
Les capitaux propres présentent un autre avantage notable par leur contribution à la solvabilité de l’entreprise. Les fonds apportés par les entrepreneurs renforcent le bilan comptable de l’entreprise et améliorent sa capacité à supporter des risques financiers. Ils véhiculent également une image positive auprès des établissements bancaires, qui sont ainsi plus enclins à accorder des prêts à une entreprise affichant un ratio de solvabilité élevé.
Enfin, les capitaux propres encouragent l’autofinancement. Ce modèle économique, perçu de façon positive par les institutions financières, constitue une source de financement fiable pour l’entreprise. Il permet de générer des liquidités nécessaires pour financer la croissance de l’entreprise et peut conduire à un bénéfice non distribué qui peut être réutilisé.
Noous pouvons observer une utilisation réussie des capitaux propres à travers l’histoire de nombreuses entreprises du CAC 40. Bien que nous ne divulguerons pas d’informations spécifiques, il est notoire que plusieurs d’entre elles ont vu le jour en tant qu’entreprises familiales, reposant sur les capitaux propres de leurs fondateurs.
Inconvénients liés à l’utilisation des capitaux propres lors de la création d’entreprise
Si le mécanisme de l’autofinancement et l’accumulation des capitaux propres présentent des avantages substantiels pour la structuration d’une entreprise, ils s’accompagnent également de certains inconvénients. Pour surmonter ces difficultés, une compréhension profonde et une gestion rigoureuse sont nécessaires.
Utiliser des capitaux propres présente un risque financier qui peut être important. En effet, dans cette configuration, tous les fonds investis par les actionnaires sont impliqués dans chaque décision de l’entreprise. Ainsi, en cas de faillite, l’intégralité du capital social est perdue. C’est pourquoi il est essentiel de réaliser une analyse financière scrupuleuse avant de s’engager dans de grands projets d’investissement.
L’inconvénient majeur est que le taux de croissance a des chances d’être plus lent. Sans levée de fonds et se reposant uniquement sur l’accumulation graduelle des bénéfices non distribués, le rythme d’expansion peut être plus lent. Les propriétaires peuvent ressentir une certaine frustration, voire une pression, lorsqu’ils voient des concurrents financés par des fonds de capital-risque développer rapidement leurs activités grâce à un apport substantiel de liquidités.
Illustration par un exemple concret
Prenons l’exemple d’une start-up lancée par une équipe de techniciens doués proposant un produit innovant. En utilisant leurs économies personnelles et avec le soutien de leurs proches, ils parviennent à financer les premiers coûts de l’entreprise, malgré un démarrage lent des ventes. Toutefois, ils éprouvent des réticences à l’idée de céder une partie de l’entreprise à des investisseurs en capital-risque car ils souhaitent conserver le contrôle. Par conséquent, leur croissance est modeste et, bien qu’ils génèrent des bénéfices, ceux-ci sont instantanément réinvestis dans l’entreprise pour stimuler l’expansion. En résumé, si les capitaux propres ont permis le démarrage de l’entreprise, la croissance est freinée par un manque de fonds supplémentaires.
En conclusion, les décisions de financement d’une entreprise doivent être prises en tenant compte d’un large éventail de facteurs de reporting financier, tels que la rentabilité projetée, le risque financier et le potentiel d’investissement de l’entreprise.
Alternatives aux capitaux propres pour la création d’entreprise
La réalisation d’un plan de financement, en optant pour des sources autres que les capitaux propres, peut se révéler avantageuse pour de nombreux entrepreneurs. Cela peut être l’opportunité d’ouvrir le capital à d’autres investisseurs ou alors de recourir à un autofinancement.
L’autofinancement est une stratégie fréquemment adoptée par les entrepreneurs. Il repose sur la capacité de l’entreprise à générer des flux de trésorerie suffisamment importants pour assurer sa survie et son développement. L’autofinancement fait ainsi appel aux bénéfices non distribués de l’entreprise, aux réserves et au fonds de roulement pour financer ses activités.
L’alternative de l’emprunt
Une autre stratégie répandue est l’emprunt, qui consiste à contracter une dette pour financer la création ou le développement de l’entreprise. Le recours à l’emprunt présente l’avantage de préserver les fonds propres de l’entreprise tout en offrant la possibilité d’un effet de levier financier intéressant. Cela peut se faire par le biais de différents types de prêts bancaires, prêts d’honneur, crédit-bailleur ou encore microcrédit.
Pour illustrer ces propos, prenons l’exemple d’une entreprise en début d’activité. Ne disposant pas de bénéfices suffisants pour s’autofinancer, elle a alors recouru à un prêt bancaire pour financer son matériel. Le prêt a été remboursé sur trois ans, le temps pour l’entreprise de devenir rentable et de pouvoir générer des flux de trésorerie suffisants pour couvrir ses dépenses et générer des bénéfices.
Levée de fonds et développement de l’entreprise
Enfin, la levée de fonds demeure une voie courante pour la création d’entreprise. Elle donne la possibilité à l’entreprise de faire entrer dans son capital de nouveaux actionnaires. Ces actionnaires peuvent être des investisseurs en capital-risque, des business angels, des fonds d’investissement, prêts à prendre des risques financiers plus élevés en échange d’un potentiel de retour sur investissement plus conséquent.
À titre d’exemple, prenons une entreprise technologique qui, après un premier cycle d’autofinancement et d’emprunts, a sollicité une levée de fonds pour accélérer son développement sur de nouveaux marchés. Elle a ainsi réussi à obtenir un financement de plusieurs millions d’euros auprès de fonds d’investissement spécialisés dans les entreprises technologiques en phase de croissance.
Conclusion
La création d’entreprise nécessite une attention particulière portée à ses besoins en financement. Les capitaux propres présentent de nombreux avantages, mais ils comportent également des inconvénients. Ils constituent une source d’investissement fiable mais comportent également un risque financier. Pour garantir une rentabilité optimale, l’entrepreneur doit ainsi trouver le juste équilibre entre l’utilisation de capitaux propres et celle d’autres sources de financement.
C’est à ce niveau que la solidité du bilan comptable d’une entreprise prend son sens. Les liquidités, l’évaluation de l’actif immobilisé et les réserves d’auto-financement peuvent s’avérer précieuses pour récolter des fonds sans mettre en danger la solvabilité de l’entreprise.
Un modèle de réussite dans cet équilibre est la Banque européenne d’investissement. Elle a su mobiliser un large éventail de sources de financement, y compris un montant substantiel de capitaux propres, tout en maintenant une structure financière solide avec un bilan sain. Ce succès est largement attribuable à une stratégie financière prudente et bien mise en œuvre.
En conclusion, le financement de la création d’entreprise n’est pas une question de choix entre capitaux propres et autres formes de financement, mais de recherche du bon équilibre entre ceux-ci. Cette gestion avisée des ressources financières est cruciale pour garantir la pérennité et le développement de l’entreprise dans un contexte économique de plus en plus compétitif.
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